Aujourd’hui, on arrête de déconner dans les articles. Je vais vous parler d’un truc sérieux. Enfin je vais pas non plus être mortellement ennuyeuse hein mais disons que c’est vachement plus élevé que la Nvelle Star hein 😀
Donc, j’ai été voir Dardanus à l’Opéra de Lille hier soir avec Akikazu. Je n’ai certes pas le talent ni la culture pour vous en faire une vraie critique mais je tenais tout de même à vous donner mes impressions (même si peut-être vous n’en avez rien foutre).
Dardanus est un opéra baroque français créé par Rameau en 1739 (d’après ce que me dit Wikipédia – je vais pas faire comme si je connaissais hein). Il n’avait pas été représenté depuis 1980, pourtant Dardanus était considéré comme l’une des oeuvres les plus emblématiques de Rameau.
Je vous avoue que je ne sais pas par où commencer. L’Opéra de Lille est aussi beau que dans mes souvenirs. On était terriblement bien placées au 1er balcon pratiquement face à la scène. C’était génial rien que pour ça, parce qu’on savait d’avance qu’on allait vraiment tout voir.
Je vais quand même vous faire un rapide résumé de l’histoire :
Iphise est amoureuse de Dardanus, fils de Jupiter. Or Dardanus est l’ennemi juré de son père, le roi Teucer. Iphise est effondrée quand elle apprend que son père s’est allié au prince Anténor pour vaincre Dardanus et que celui-ci obtiendra sa main s’il mène le royaume de Teucer à la victoire.
Dardanus en empruntant les traits du magicien Isménor parvient à connaître les sentiments d’Iphise et se dévoile donc à elle qui s’enfuit aussitôt. Par la suite Dardanus est vaincu et est retenu captif. Comme promis, Anténor souhaite obtenir la main d’Iphise qui elle, effondrée, ne parvient plus tellement à cacher son secret. Les fêtes sont interrompues par Teucer annonçant l’arrivée d’un monstre affreux, monstre envoyé par Neptune mécontent de savoir Dardanus emprisonné.
Anténor s’élance tout de suite dans le combat contre le monstre mais c’est Dardanus, délivré par Vénus, qui arrive à le vaincre sauvant par la même occasion Anténor d’une mort probable et celui-ci lui offre son épée, Dardanus lui fait promettre de laisser Iphise décider à qui elle donnera sa main.
De retour au Palais, Anténor est célébré, mais celui-ci ne veut pas de sa victoire et disparait, Dardanus se présente en tant que vainqueur et demande la main d’Iphise. La père, n’est pas particulière convaincu, mais l’Amour triomphe de tout et surpasse même la vengeance.
Dès qu’on a vu la scène, on a su que la mise en scène allait être très épurée et en effet, ce fut le cas. Pour la première partie, nous avons donc assisté au Prologue, à l’Acte I et l’Acte II. Comment dire. Je regrette littéralement les choix chorégraphiques.
Pendant le prologue, nous sommes en théorie dans le royaume de Vénus, les Plaisirs chantent et dansent, c’est la fête en somme. Les costumes des plaisirs déjà étaient vraiment « simples » mais peut-être pas dans le bon sens du terme (et pourtant dieu seul sait que j’aime les trucs épurés), là, finalement, les plaisirs avaient pas l’air si joyeux. Ils avaient des tuniques unisexes de couleur chair. Mwai. Bon. Passons.
Le pire n’était pas les costumes. Le pire, on l’a vu arriver dans la chorégraphie. Basiquement, je ne suis pas une grand fan de la danse contemporaine, malgré tout, il m’est déjà arrivé de voir des choses formidables et d’apprécier la chose hors ici, c’était hors propos en fait. La danse était frustrante. Les mouvements, pour moi, n’étaient pas aboutis, pas fini. En fait, je n’ai pas eu non plus l’impression que les mouvements étaient ressentis par les danseurs, il n’y avait pas d’âme dans ces pas, juste une bête représentation de la chorégraphie qu’on leur avait appris (je m’avance surement un peu trop mais c’est comme ça que j’ai pu le ressentir).
De ce fait, j’ai fini la première partie avec une impression bizarre. J’étais très très perturbée par cette mise en scène, et ne savais pas me décider sur si j’aimais ou pas. Je suis donc retournée voir la deuxième partie (Acte III, Acte IV et Acte V) avec une certaine appréhension.
Et là, ça a été l’apothéose. Bon la chorégraphie laisse toujours à désirer mais elle m’a moins perturbée cette fois-ci. La musique était grandiose, offrant de belles envolées, la montée en puissance jusqu’au combat contre le monstre, puis la fin heureuse. Cette deuxième partie était fabuleuse. Quand les choeurs s’y mettent, il y a quelque chose qui se passe…
Et finalement, c’est là que je regrette encore plus la chorégraphie (oui je m’en remets pas), la musique aurait permis de faire de choses formidables. Des choses puissantes, entrainantes, vivantes finalement. Vraiment un goût d’inachevé.
Malgré tout, j’ai quand même adoré. Parce que certes, dans un opéra, la mise en scène a son importance, mais la musique et les chanteurs ont tout emporté sur leur passage. La qualité d’exécution était telle qu’elle arrivait à faire oublier sur le moment le manque de chorégraphie.
La chef d’orchestre, Emmanuelle Haïm, était un spectacle à elle toute seule. Elle dirigeait de façon vivante, passionnée. Elle a fait un travail formidable.
Bref, tout ça pour dire, l’opéra, bah, ça me plaît bien finalement.
PS : Vénus déchirait grave.

