Ce soir, je crois que mon cerveau a décidé de divaguer (pour changer me direz-vous). Je sais pas trop pourquoi, j’étais en train de me dire que d’une manière générale, il était plus facile de se balader à moitié à poil (enfin… toute proportion gardée hein) devant des gens qu’on ne connait pas plutôt que des gens qu’on connaît. Jusque là, rien de super exceptionnel. Encore que, j’imagine qu’il y a des personnes qui doivent se dire que non, ils sont, au contraire, beaucoup plus à l’aise avec des gens qu’ils connaissent que des gens qu’ils connaissent pas. Mais, je suis en train de me rendre compte que je fais partie des gens qui ont moins d’inhibitions devant des gens qu’ils connaissent peu que devant des gens qu’ils connaissent bien.
Ce qui finalement m’interpelle quand même un peu parce que je me trouve quand même extrêmement pudique. Alors attention, je ne parle pas de pudeur verbale (et je pense que vous avez dû vous en rendre compte) mais bien de pudeur corporelle. D’ailleurs, ça me rappelle une anecdote. Une fois j’étais donc en visite d’une station thermale, on avait la possibilité de tester des soins. Sauf qu’on ne nous avait pas prévenues donc nos maillots de bain étaient dans notre chambre et là, on nous invitait à tester les soins TOUT DE SUITE. On nous dit : pas de problème, de toute façon, vous allez être seule dans la pièce, le maillot de bain n’est pas utile. Ouais enfin… sauf que quand même, l’idée de déambuler dans les couloirs, en peignoir, en sachant que j’étais nue en-dessous, c’était juste inconcevable. Et avec une autre comparse, nous sommes vite parties enfiler nos maillots parce qu’on ne pouvait pas imaginer les faire en étant nues. C’est quand même étrange ma réaction alors que je viens de dire que j’avais moins de problème de pudeur corporelle avec les gens que je connais pas/peu qu’avec les gens que je connais. Parce que les personnes qui nous ont fait les soins, je ne les connais pas !
Mais alors, à partir de quel moment intervient ma pudeur ? J’ai beau creuser la question, j’ai du mal à distinguer un moment précis.
Autre chose aussi qui m’est venu à la réflexion par extension de ce thème. Finalement, ça peut aussi expliquer pourquoi c’est quand même plus simple d’avoir un one shot que de se lancer dans une relation amoureuse. Je m’explique (et cet avis ne regarde que moi). Avec un one shot, on n’a pas tellement de pudeur à avoir. Tout se déroule très vite mais on sait tous pourquoi on est là. De ce fait, la pudeur est totalement annihilée et puis on s’en fout, la personne en face, on la connait pas et en plus de ça, on va pas la revoir, alors les inhibitions tombent nettement plus facilement. Par contre, quand on se lance dans une relation amoureuse, c’est pas exactement le même schéma. Comme pour le one shot, la personne nous plait (enfin j’estime quand même que même pour un one shot, on choisit des gens qui nous plaisent un minimum) mais ce qui différencie les choses avec le one shot, c’est qu’avec la relation amoureuse, on cherche à s’investir et à donner de nous. On veut aussi apparaitre de ce fait sous notre meilleur jour et on est en recherche de feedback. Et c’est LÀ que la pudeur commence à arriver. Aussi bien verbale que corporelle d’ailleurs. On réfléchit à ce qu’on dit, à ce qu’on montre, parce que sinon on se demande bien ce que la personne en face va bien pouvoir penser de nous. On a peur de décevoir. On a peur de se montrer totalement tel qu’on est parce qu’on sait jamais, finalement, ça pourrait déplaire. Evidemment, et fort heureusement, ces choses là finissent par s’estomper avec le temps quand tout va bien avec la personne avec qui on s’investit mais une certaine pudeur reste quand même. Mais en fait, est-ce plus par pudeur ou par peur ?
Et finalement, c’est en partie pour ça que ça peut être un peu weird de côtoyer un one shot par la suite. Parce que là où il n’y avait pas de pudeur à l’origine peut se développer une pudeur au fur et à mesure qu’on connait mieux la personne. Parce que là où on n’avait pas peur d’être jugé parce qu’on s’en fichait et qu’on allait plus le revoir, on commence à avoir peur de l’être étant donné qu’on est quand même en train de tisser un nouveau lien.
Je sens que je suis en train de partir dans tous les sens au fur et à mesure que je suis en train d’écrire cet article… Et de ce fait, j’imagine qu’on peut considérer que la pudeur est liée à la peur. Certains diront à la honte. Mais on peut avoir peur sans avoir honte. Je sais pas si vous suivez ce que je veux dire. Quand on connait pas les gens, on a pas peur d’être jugé donc on a pas de pudeur. Quand on connait les gens, on sait qu’on peut être jugé donc on a un peu peur et de ce fait la pudeur entre en scène.
Mon raisonnement me parait quand même un peu trop binaire. Et je ne suis pas stupide au point de penser que c’est forcément binaire de la sorte. Il y a toujours des situations, des moments, des gens avec qui ça devient un peu borderline et on se retrouve entre les deux.
Bref. Je sais pas comment finir cet article. Je sais même pas à quoi il sert à part coucher par écrit ma pensée actuelle mais bon voilà. Je me saoule, je m’arrête là.

